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Histoire d’une teinture

Dernière mise à jour : 28 oct. 2020


En regardant des podcasts de tricot et teinture (je vous en reparlerai une autre fois), j'ai eu très envie de me lancer dans cette aventure. Renseignements pris, la teinture au Curcuma semblait être une première bonne expérience car elle ne demande pas de mordançage (étape de préparation) de la laine et surtout je pouvais avoir l'ingrédient facilement dans l'épicerie bio près de chez moi.


Curcuma donc ! J'ai choisi le curcuma frais et j'en ai pris 500gr. Voici le récit de mon aventure, une aventure qui est synonyme de patience et lenteur, rien ne sert de brusquer la laine, mieux vaut la caresser et lui laisser le temps de vivre ce qu'elle a à vivre. Je n'ai pas été déçue et je me réjouis de la tricoter...


J'ai commandé la laine sur le site laine-et-tricot , site que je connais pour y avoir déjà fait quelques commandes dans le passé et dont j'apprécie vraiment le soin apporté aux commandes et la qualité de l'offre. J'ai choisi 2 petits écheveaux de laine mérinos de type sock (20gr chacun) et un écheveau de lace merino et soie (100gr). Elle est arrivée un mardi matin et je me suis lancée tout de suite sachant que le processus serait lent.


Etape 1 : J'ai donc mis tremper ma laine dans de l'eau à température ambiante pendant que je faisais cuire mon curcuma. Je l'ai mis dans mon cookin (l'équivalent d'un thermomix, un appareil qui cuit et qui est équipé d'un couteau) 20 min à 120 degrés (à refaire, je cuirais plus longtemps pour qu'il se mouline mieux). Après ces 20 minutes de cuisson, je l'ai mouliné et puis filtré dans une étamine pour récolter le jus que j'ai laissé refroidir quelques heures jusqu'à ce qu'il ai repris la température ambiante dans laquelle la laine trempait elle aussi.


Etape 2 : J'ai sorti chaque écheveau de l'eau et je l'ai doucement pressé pour en faire sortir le plus d'eau possible sans trop écraser la laine qui n'aime pas ça. Je les ai plongé dans le jus de curcuma en séparant les écheveaux du mieux que je pouvais et je les ai légèrement mélangé mais pas trop. J'ai pris le parti d'accepter les variations de couleur dans mes écheveaux parce que je trouve cela joli et puis je ne suis pas une pro, c'est juste une aventure plaisir.





Etape 3 : Faire chauffer. Il s'agit de faire chauffer tout doucement la mixture. La faire chauffer pour que la teinture prenne mieux et tout doucement parce qu'il s'agit de laine et que la laine déteste les changements brusques de température. J'ai donc mis ma grosse casserole sur le feu avec la toute petite flamme en-dessous. Comme je n'ai pas de thermomètre de cuisson, j'ai fait au doigt. J'ai plongé mes doigts dans le jus de cuisson et quand ça commençait à fumer et que j'ai senti l'eau chaude mais pas encore brûlante (je pouvais laisser mes doigts dedans sans me brûler), j'ai arrêté la flamme.


Etape 4 : Laisser la magie agir. J'ai laissé refroidir jusqu'au lendemain.





Pendant que cela refroidissait, je me suis intéressée à ce qui restait dans mon étamine et surtout à la couleur que prenait mon étamine. Elle était devenue orange vif ! J'ai été séduite et je me suis dit que franchement ce serait dommage de ne pas en profiter. Que pourrais-je donc bien teindre avec cette mixture ? Mes lingettes de cuisine pardi ! Et hop hop hop en trois minute la mixture et l'étamine était dans une autre casserole, avec de l'eau et tout ce que j'avais comme lingettes propres à la cuisine. Je leur ai fait subir le même traitement que la laine sauf que je les ai fait bouillir puisqu'il s'agissait de coton ! J'ai ensuite laissé refroidir également, jusqu'au lendemain.





Etape 5 : Rincer. C'est une étape importante car c'est aussi maintenant qu'on va fixer la teinture. J'ai d'abord rincer à l'eau claire une première fois. J'ai mis des gants et j'ai plongé les mains dans le jus de teinture pour en extraire délicatement chaque écheveau, le presser au-dessus de la casserole pour en extraire le plus de jus possible sans froisser la laine. Et j'ai plongé la laine dans de l'eau claire à température ambiante. J'ai ensuite récolté le jus de teinture que j'ai mis dans deux bouteilles en verre (j'en ai presque 2L). J'ai sorti mes écheveaux de l'eau claire, toujours en les pressant doucement et je les ai fait attendre dans un bassin, le temps de remplir mon évier d'eau et de vinaigre. Ensuite j'ai plongé les écheveaux et je les ai laissé tremper pendant une bonne heure. Je suis ensuite passée au 3ème rinçage, puis un 4ème, un 5ème, un 6ème et un 7ème ! Je n'utilisais que peu d'eau à la fois et je ne laissais plus tremper, juste rincer. Il m'a fallu une bonne demi-heure pour faire ces 5 rinçages successifs. Aux 3 derniers rinçages, l'eau était très légèrement colorée de jaune mais ne s'éclaircissait plus. J'ai jugé que cela ne servirait à rien de poursuivre les rinçages plus avant, à mon avis, après 100 rinçages j'aurais obtenu le même résultat. Sans doute qu'il y aura toujours un peu de curcuma dans l'eau.





Etape 6 : Essorage. Etape délicate, parce que je tiens la laine en haute estime et que je n'ai aucune envie de la froisser ou de la blesser. Hors de question de tordre de la laine, je sais qu'il est possible d'utiliser une essoreuse à salade mais je ne fais pas confiance à la mienne pour prendre soin de ma laine. Alors j'ai fait comme je fais pour mes tricots : j'ai pressé la laine puis je l'ai enveloppée dans une serviette éponge et j'ai marché dessus pour en exprimer le plus d'eau possible.


Etape 7 : Séchage. J'ai suspendu les écheveaux sur des crochets en S en inox dans ma buanderie et j'ai laissé sécher. Les deux petits écheveaux de merino sock ont séché en une dizaine d'heure (dans une pièce à 15 degrés), le gros écheveaux de lace merino soie à mis plus de 24h à sécher.


J'ai bien sûr également rincer et mis sécher mes lingettes de cuisine et mon étamine. J'ai eu une belle surprise pendant le rinçage et cela était tellement magique que je vous ai fait une vidéo pour partager cette magie avec vous.


Etape 8 : Déguster... il me reste à me remplir les yeux de ce jaune incroyablement intense (j'avoue que je ne m'attendais pas à ça car toutes les teintures au curcuma que j'ai pu voir sur internet semblait donner un jaune plus fade) et lui choisir de beaux projets tricots. Le jaune étant dans ma pallette de couleur hivernale, j'envisage de me tricoter un châle avec le file lace et des mitaines et des chaussettes avec les petits écheveaux de merino sock.






J'ai adoré cette première expérience et je pense poursuivre l'aventure avec d'autres teintures. Il existe des pack de teintures acide qui sont donc des teintures chimiques mais avec un label eko tex. J'en ai trouvé sur un site super sympa. Je ne connaissais pas du tout ce site, je l'ai découvert en faisant des recherches sur les teintures. Je n'ai encore jamais commandé donc je ne peux pas vous en dire plus mais leur kit de teinture me tente bien. Soit je fais cette commande et je découvre ce que je peux créer dans ma cuisine comme teintes qui correspondent le mieux possible à mes couleurs de prédilection, soit je poursuis dans la teinture naturelle... mais il faut trouver des sources d'approvisionnement et c'est un chouya plus compliqué. Sans compter que je ne suis pas sûre de pouvoir obtenir les teintes que je souhaite rien qu'avec des ingrédients naturels... A voir ....




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